le 28 janvier 2021
Pour 8 médecins sur 10, la peur de la Covid a impacté l’état de santé de leurs patients, faute de suivi médical
  • Pour plus de 80% des médecins la crise sanitaire liée à la Covid-19 a eu des effets collatéraux sur la santé de certains patients
  • 67% des réanimateurs ont vu leur charge de travail augmenter, les ¾ des généralistes ont connu une baisse d’activité
  • La grande majorité des médecins a un avis positif sur la télémédecine, mais ils sont une minorité a y recourir

Appel Médical Search, filiale du groupe Randstad spécialisée dans le recrutement des médecins, dévoile les résultats de sa quatrième étude Futuramed consacrée à la crise COVID. L’enquête, menée auprès de 229 médecins dans quatre spécialités (urgentistes, gériatres, réanimateurs et généralistes), lève le voile sur la réalité vécue pendant la première vague de l’épidémie. Ce sont les réanimateurs qui ont vu leur charge de travail le plus augmenter (67%), avec de fortes disparités entre l’hôpital public (81%) et le secteur privé (54%). A l’autre bout du spectre, plus de sept généralistes sur dix (74%) ont au contraire vu leur activité baisser pendant l’épidémie. Les urgentistes, pourtant en première ligne face à la crise, ne sont que 37% à déclarer s’être sentis plus sollicités qu’en temps normal. Si plus de six médecins sur dix jugent que la collaboration entre les établissements publics et privés a été satisfaisante, ils ont un avis paradoxal sur l’organisation des urgences. Plus de sept médecins sur dix jugent que la crise a permis de désengorger les urgences, les patients ne s’étant déplacés que lorsque cela était nécessaire. Mais huit sur dix pensent que la peur d’être contaminés a poussé certains malades à ne pas consulter, avec des conséquences sur leur état de santé. Une des leçons de la crise va-t-elle être d’accélérer l’adoption de la télémédecine ? Rien n’est moins sûr. Si la grande majorité des médecins a un avis positif sur sa pratique, plus des trois quarts n’y recourent pas ou peu.

Stephane Jeugnet HF« La crise de la Covid-19 a agi comme un révélateur du fonctionnement des urgences. Si au global, l’épidémie a permis de les désengorger, elle a eu des conséquences sur la santé des patients non atteints par la COVID qui, par peur de la contamination, ont préféré ne pas consulter. Avec le recul de la première vague, les médecins plaident pour des pistes d’amélioration. Deux axes se dégagent : renforcer le rôle des médecins généralistes pour filtrer les patients et sanctionner le recours abusif aux services d’urgences. La télémédecine, bien adaptée au contexte épidémique, est perçue positivement par les médecins, mais la crise n’a pas accéléré son adoption » , analyse Stéphane Jeugnet, Directeur Général d’Appel Médical.