le 28 novembre 2019
Compétitivité: la crise de l’industrie automobile érode la confiance allemande
  •  L’Allemagne se sent plus compétitive que la France, mais sa confiance est entamée,
  • France et Allemagne obtiennent toutefois le même score de compétitivité,
  • Les RH, un levier compétitif plus fort en France (84%), qu’en Allemagne (69%),
  • Industrie 4.0 : 1 entreprise allemande sur 2 (52%) a engagé sa transition, contre 43% en France.

« Quand je me compare, je me désole, quand je me regarde, je me console ». C’est ainsi que l’on pourrait résumer le rapport qu’entretient la France à l’Allemagne en matière de compétitivité industrielle. Cette quatrième édition du baromètre Randstad Inhouse/OpinionWay de la compétitivité France Allemagne, met en lumière une réalité contrastée. Si l’Hexagone affiche toujours un complexe d’infériorité, par rapport à son voisin, celui-ci n’est pas forcément justifié. Sans vraiment de surprise, les industriels allemands se perçoivent comme plus compétitifs que leurs homologues français. Mais la crise de l’automobile et une croissance économique en berne font reculer de 6 points la part de ceux qui se jugent plus performants (29% contre 35% en 2018). La chute de confiance est encore plus nette lorsque la comparaison se fait avec le reste de l’Europe. Si un industriel allemand sur deux (50%) estime être plus compétitif que ses pairs européens, leur assurance s’érode de 17 points sur un an. Pour enfoncer le clou, Randstad Inhouse et OpinionWay ont élaboré, pour la première fois cette année, un score de compétitivité. Et contrairement aux idées reçues, avec un score de 68/100, c’est la France qui devance d’un souffle l’Allemagne (66/100). Mais France et Allemagne ne s’appuient pas sur les mêmes fondamentaux. Là où les Français estiment que « la stratégie commerciale » est l’élément qui contribue le plus (88%) à leur compétitivité, les industriels allemands misent avant tout sur leur « business model » (87%). Bref, là où les Français continuent de dépendre de la compétitivité coût, les Allemands s’attachent à défendre et à maintenir le modèle industriel qui fait leur réputation.


« En matière de compétitivité industrielle, la France souffre d’un réflexe profondément ancré. Alors que l’Allemagne doit composer avec une économie atone et un secteur automobile en crise, l’état d’esprit des industriels français n’évolue pas. Ils persistent à se sentir moins compétitifs que leurs pairs d’Outre-Rhin, dans les mêmes proportions qu’en 2018. Pourtant, depuis quelques années, le secteur industriel français reprend des couleurs et recommence à créer de l’emploi. Surtout, la croissance économique est nettement mieux orientée dans l’Hexagone et les mesures d’allégement permettent au coût du travail d’être plus compétitif qu’en Allemagne. Mais la fascination pour le modèle industriel allemand reste intacte malgré la conjoncture. Quitte à faire perdre de vue à l’industrie française ses atouts objectifs »
, déclare François Béharel, président du groupe Randstad France.