le 31 août 2020
Malgré une chute des intentions d’embauches, le salaire des cadres progresse de 2,3% en 2020
  • En 2020, malgré la crise, la hausse des salaires cadres reste dynamique à +2,3%
  • Les intentions d’embauche ont chuté de près de 20% au 1er semestre 2020
  • La pénurie de profils digitaux et un chômage des cadres historiquement bas en début d’année (3,5%) continuent de doper les salaires. Mais jusqu’à quand ?

Pour les cadres, 2020 ressemble étrangement à 2019. Porté en 2019, par une économie moins dynamique mais fortement créatrice d’emplois, leur salaire s’apprécie de 2,3% en moyenne en 2020, dans la droite lignée de 2019 (+2,4%), selon la 18ème édition du baromètre Expectra. Pourtant, la crise n’a pas épargné les cadres, dont les intentions d’embauches ont chuté de 18,5%[1] au premier semestre 2020. Mais la combinaison d’une situation initiale de plein emploi et des négociations salariales qui ont eu lieu en début d’année, avant la crise, leur assure une revalorisation salariale conséquente cette année encore. Le salaire médian[2] des cadres s’établit ainsi à 46 846 euros, un chiffre obtenu après l’étude de 41 222 fiches de paie et basé sur les salaires réels. La crise sanitaire intensifie la bataille que se livrent les entreprises pour attirer les profils nécessaires à leur transformation digitale. Dans ce contexte, elles continuent de  privilégier les augmentations individuelles. Les cadres en profitent pour faire monter les enchères.

« Le salaire des cadres enregistre, cette année encore, une hausse très conséquente de 2,3%. A première vue, la crise ne les aurait pas affectés. Mais il faut se méfier de ce qui pourrait être un dynamisme en trompe l’œil. Les négociations ont eu lieu en début d’année, dans un contexte de plein emploi des cadres. Nous constatons une chute de près de 20% des projets d’embauche de cadres sur les six premiers mois de l’année 2020. Les difficultés auxquelles devront faire face certaines entreprises sur la deuxième moitié de l’année 2020, pourrait avoir pour conséquence de desserrer, un peu, l’étau de la pénurie de cadres sur le marché. A l’exception notable des fonctions clés de la transformation digitale, d’autant plus sollicitées pendant la crise. Dans ce contexte, 2021 pourrait bien être l’année de la modération salariale pour les cadres après trois années très dynamiques », analyse Khaled Aboulaïch, directeur général d’Expectra.

 

 

 

[1] Selon SmartData, la solution du groupe Randstad qui analyse les données de 11 000 sites de recrutement

[2] Le salaire médian, à ne pas confondre avec le salaire moyen, divise la population en deux parts égales : une moitié gagne plus, l’autre gagne moins