le 25 février 2022
Marché du travail post-covid : la grande quête de sens
Deux fois par an, l’étude Workmonitor de Randstad dresse un état des lieux du moral et des attentes des salariés à travers le monde. L’édition du second semestre 2021 révèle de grandes envies de changement dans la plupart des pays. Enhardis et responsabilisés, les travailleurs sont en quête de nouvelles modalités de travail. Et la France n’est pas épargnée : plus stressés, pas assez promus ni augmentés, plus attentifs aux questions de flexibilité et d’équilibre entre travail et vie privée, les salariés français ressentent profondément l’impact de la pandémie… Et anticipent ses effets sur leur carrière et leurs ambitions à long terme.

Un désir de changement

Malgré les chamboulements et l’incertitude sans précédent engendrés par la pandémie, les travailleurs savent manifestement mieux ce qu’ils veulent sur les plans personnel et professionnel. Leurs inquiétudes et les problèmes qu’ils ont dû affronter ont profondément modifié leurs perspectives et leurs désirs. La main-d’œuvre post-pandémique se caractérise par sa volonté de prendre son destin en main, au travail comme à la maison. Parmi les attentes des travailleurs, citons une plus grande flexibilité, une meilleure rémunération et des formations pour rester compétitifs sur un marché du travail qui évolue rapidement.

Un désir de changement

Enhardis et responsabilisés, les travailleurs sont en quête de nouvelles modalités de travail.

Clarification des objectifs 

La bonne nouvelle côté moral au travail, c’est que les Français sont, en large majorité (81 %), satisfaits des décisions qu’ils ont prises au cours de leur carrière. L’autre bonne nouvelle, c’est qu’environ les deux tiers y voient plus clair dans leurs objectifs, à la fois personnels et professionnels, depuis la pandémie. Cette dernière n’aura donc pas eu que des conséquences négatives, même si 39 % des personnes interrogées en France se disent aussi plus stressées et prêtes à apporter des changements à leur vie professionnelle. 

Rééquilibrage des temps de vie

Entre télétravail, confinements et vie de famille, ces doutes se traduisent par une réévaluation de la place du travail dans l’emploi du temps de près de 70 % des Français… Qui se posent tout de même moins de questions que leurs homologues internationaux pour lesquels ce chiffre s’envole à 83 %. Les Français sont tout de même 64 % à vouloir désormais plus de flexibilité dans leur poste et leur carrière, un chiffre qui monte à 76% au niveau mondial.

Renouvellement des attentes face au travail

Nos compatriotes affichent donc des exigences en matière de souplesse des horaires et des modes de travail, mais pas seulement. Parmi les éléments les plus déterminants dans leurs choix de carrière, ils citent avant tout un travail qui ait du sens (41 %), les salaires et avantages (40 %versus 58 % au niveau global), le fait de travailler pour un employeur respecté et attentionné (34 %) et, à égalité, un environnement de travail bienveillant et un poste avec un niveau de stress gérable (32 %).

Renouvellement des attentes face au travail

Des talents prêts au changement

2021 aura été une année de changement qui aura mené à des remises en question, mais aussi à une quête de sens généralisée, c’est-à-dire une capacité des salariés à poser les bonnes questions, à mieux analyser leurs propres besoins et à se projeter dans l’avenir. 

La plupart des personnes interrogées dans le monde par Randstad (54 %) ont indiqué avoir le sentiment de ne pas avoir une rémunération en adéquation avec leurs compétences et chercher un autre emploi. C’est particulièrement vrai pour les 25-34 ans (cité par 62 %).

Des talents prêts au changement

Les Français ne font pas exception. Ils sont plus de la moitié (53 %) à être à la recherche d’un poste parce qu’ils ne se sentent pas suffisamment récompensés pour leur compétences. Sans oublier l’impression de stagner, puisque plus de 56 % des personnes interrogées en France n’ont pas été promues pendant la pandémie, et quand bien même promotion il y a eu, elle ne s’est accompagnée d’une augmentation que dans 15,6 % des cas . 

Après deux années de pandémie où la mobilité sous toutes ses formes a été limitée, les travailleurs aspirent au changement. Même ceux qui sont satisfaits de leur situation actuelle ne seraient pas contre une nouvelle opportunité d’emploi si elle correspondait à leurs objectifs professionnels et personnels : plus d’un tiers des Français y sont ouverts, comme 39% de leurs homologues au niveau mondial. 

un besoin urgent d’acquisition de compétences pour préparer l’avenir du travail.

Selon le rapport du Forum économique mondial sur l’avenir de l’emploi, la moitié des employés dans le monde devront acquérir de nouvelles qualifications d’ici 2025. Les données du Workmonitor montrent qu’une majorité écrasante de travailleurs (80 %) disent avoir besoin de continuer à apprendre tout au long de leur carrière.

Maintenir son employabilité

En France, les personnes interrogées sont 72 % à reconnaître devoir continuer à se former pour maintenir ou augmenter leur employabilité et 51 % disent avoir besoin de plus de formation et de développement pour rester efficientes à leur poste. 

Maintenir son employabilité

Une difficulté à anticiper les compétences nécessaires demain

Pourtant, les entreprises sont souvent mal préparées pour fournir ce service important à leur personnel. Dans son Employment Outlook pour 2021, l’OCDE souligne que seules 13 % environ des formations dispensées par les entreprises répondent à leurs besoins stratégiques. 

Du côté des travailleurs, si la plupart des gens estiment avoir une idée claire de leurs objectifs de carrière, on ne peut pas en dire autant en matière de compétences. 66 % des personnes âgées de 18 à 24 ans déclarent ainsi que les changements sont si rapides qu’ils ont du mal à savoir quelles compétences acquérir. 

Une question que se posent 53 % des Français et ils aimeraient avoir de l’aide pour y répondre. 62 % d’entre eux voudraient par exemple que le gouvernement ou leur employeur propose des tests d’évaluation des compétences pour les aider à comprendre sur lesquelles se concentrer.

L’acquisition de compétences sera probablement au cœur des défis à relever pour l’économie mondiale bien après la fin de la pandémie. Le manque de compétences posait déjà problème avant la pandémie tandis que nombreux travailleurs perdaient leur emploi à cause de l’automatisation des tâches et de l’essor du libre-service.

 

Cette édition du Workmonitor montre qu’après un événement inédit comme cette pandémie, les attentes en termes d’objectifs personnels et professionnels en sont profondément modifiées. La crise mondiale a transformé à jamais le point de vue de la génération actuelle de travailleurs. Les employeurs sont en train de prendre la mesure de ce vaste mouvement.

Pour consulter le rapport randstad workmonitor 2021 deuxième édition, cliquez ici.

Pour consulter l’ensemble des résultats du randstad workmonitor 2021 deuxième édition, cliquez ici.