le 21 avril 2022
à l’ère post-Covid, qu’attend-on de son travail ?
Recherche d'épanouissement personnel, quête d'autonomie et, a contrario, rejet d'un emploi contraire à ses valeurs personnelles... À travers le monde, la pandémie de Covid-19 a rendu tout un chacun plus exigeant - les moins de 35 ans en particulier - quant à l'utilité de son travail et à la façon de l'organiser. Plus que jamais, les salariés sont en quête de sens. Un message clair à l'attention d'employeurs confrontés à un marché du travail sous tension.

quelle attitude ?
s’épanouir dans son travail, une priorité pour les moins de 35 ans

Pour les générations Z (18-24 ans) et Y (25-34 ans) des 34 pays étudiés, vivre une expérience professionnelle épanouissante constitue une priorité. Pour autant, 75 % des moins de 35 ans considèrent que le travail est important dans leur vie, contre 68 % pour les 55-67 ans. Ces derniers sont moins enclins à choisir un emploi en fonction de l’affinité de celui-ci avec leur style de vie.

Ils ont répondu oui à cette affirmation : “je préfèrerais être au chômage plutôt que malheureux dans mon travail »
18–24 ans : 40 %
25-34 ans : 28 %
35–44 ans : 36 %
45–54 ans : 28 %
55–67 ans : 25 %

Et en France ?

46 % veulent poursuivre leur carrière auprès du même employeur (40 % au global).
64 % estiment que leur vie personnelle est plus importante que leur travail (59 % au global).
53 % quitteraient un travail qui les empêcherait de profiter de la vie (48 % au global).
35 % préfèreraient être au chômage plutôt que d’être malheureux dans un poste (33 % au global).

quelles valeurs ?
les entreprises attendues au tournant de la RSE

Globalement, ils souhaitent évoluer dans un environnement professionnel dont les valeurs sont alignées avec les leurs. Heureusement, c’est le cas pour 73 % d’entre eux. 43 % indiquent ne pas vouloir rejoindre un employeur dont les valeurs sociales et environnementales seraient contraires aux leurs (48 % chez les moins de 35 ans). 

Concernant la protection de l’environnement et le développement, l’étude a mis au jour un fossé générationnel  : 50 % des moins de 35 ans refuseraient de rejoindre un employeur qui serait inactif sur cette thématique, contre 30 % pour les plus de 50 ans.

Près de 41 % expriment le même sentiment à propos d’une organisation qui ne ferait pas d’effort pour promouvoir la diversité et l’inclusion au sein de  l’entreprise. 

L’attention croissante portée à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) conduit ainsi nombre d’organisations à s’appuyer sur ce socle pour attirer et retenir les talents, les plus jeunes en particulier. Dans une proportion plus importante que le reste de l’échantillon, les moins de 35 ans indiquent privilégier les employeurs qui soutiennent les mêmes causes qu’eux. 

Ils ont répondu oui à cette affirmation : « je refuserais un poste au sein d’une entreprise passive quant à la promotion de la diversité et l’égalité professionnelle »
18–24 ans : 49 %
25-34 ans : 46 %
35–44 ans : 43 %
45–54 ans : 37 %
55–67 ans : 33 %

Et en France ?

67 % estiment que les valeurs – développement durable, diversité… – et la raison d’être de leur employeur sont alignées avec leurs propres valeurs (73 % au global).
45 % refuseraient un poste dans un secteur d’activité qui ne serait pas aligné avec leurs valeurs concernant les problématiques sociale et environnementale (43 % au global).
40 % refuseraient un poste proposé par une organisation qui ne ferait pas d’effort conséquent pour promouvoir la diversité et l’égalité professionnelle (41 % au global).
32 % accepteraient de gagner moins d’argent si ils sentaient que le poste proposé apportait contribuait à l’intérêt général  (34 % au global).

quels avantages perçus ?
rétributions et avantages, encore un effort…

Au cours des douze derniers mois, seuls 22 % des répondants dans le monde ont indiqué avoir perçu des avantages supplémentaires en termes de congés payés, de prestations de soins de santé ou de plan épargne-retraite. Dans le même temps, à peine un tiers des répondants a bénéficié d’une hausse de salaire ou d’une formation ou accompagnement. Alors que la compétition pour  attirer les talents s’intensifie, le moment est sans doute venu pour les employeurs de se demander s’ils offrent suffisamment de rétributions et d’avantages à même de séduire et de retenir les meilleurs profils…

Ils ont répondu oui à cette affirmation : « au cours de l’année passée, j’ai bénéficié d’une  formation ou d’une opportunité de développement »
18–24 ans : 40 %
25-34 ans : 33 %
35–44 ans : 27 %
45–54 ans : 18 %
55–67 ans : 13 %

Et en France ?

61 % pensent poursuivre leur carrière auprès de leur employeur actuel (60 % au global). Au cours des 12 derniers, quelles actions positives de leur employeur à leur bénéfice ?

  • 27 % ont vu leur salaire progresser (36 % au global)
  • 20 % ont perçu une plus grande flexibilité quant à leur lieu de travail (28 % au global)
  • 18 % ont perçu un accroissement de la flexibilité de leurs heures de travail (26 % au global)
  • 15 % ont bénéficié d’une formation ou d’opportunités de développement (36 % au global) 

quel degré d’autonomie ?
le télétravail et l’aménagement du temps de travail plébiscités

La leçon clé de la crise sanitaire pour les employeurs ? La souplesse du marché de l’emploi va perdurer concernant le télétravail, les horaires modulables ou la diversité de contrats (CDI, free-lance…). Au niveau mondial, trois quarts des répondants se disent attachés au télétravail, 83 % souhaitant même voir leur temps de travail aménagé. Pour autant, peu d’employeurs répondent aujourd’hui à cette double attente : à peine plus d’un quart, selon les répondants. 

L’étude met en lumière un fossé générationnel. 75 % des moins de 35 ans veulent être libres quant au choix de leur lieu de travail, contre 60 % seulement des plus de 55 ans. Qu’en est-il dans la réalité ? Si 60 % déclarent que leur employeur leur octroie de la souplesse en termes d’horaires, seuls 47 % ont le choix concernant  leur lieu de travail – 37 % seulement pour les moins diplômés et autres cols bleus, pour qui le télétravail est encore perçu comme un luxe. 

42 % des salariés indiquent préférer un emploi du temps réglé sur 9h-17h du lundi au vendredi. La semaine de quatre jours rencontre un écho de plus en plus fort (32 %), en particulier auprès des plus de 55 ans et des femmes (37 %, contre 27 % pour les hommes). Une majorité de répondants indiquent vouloir utiliser la flexibilité de leur temps de travail pour consacrer davantage de temps à leur famille.

Ils ont répondu oui à cette affirmation : « je n’accepterais pas un poste qui serait rigide quant à mon lieu de travail (sans possibilité de télétravail) »
18–24 ans : 40 %
25-34 ans : 41 %
35–44 ans : 41 %
45–54 ans : 33 %
55–67 ans : 30 %

Et en France ?

Télétravail

72 % considèrent importante la possibilité de télétravail (71 % au global) mais seuls 41 % déclarent en bénéficier (47 % au global). 36 % refuseraient un poste sans possibilité de télétravailler  (37 % au global)

Souplesse quant aux horaires de travail

85 % estiment importante la souplesse quant à leurs  horaires de travail (83 % au global). Mais seuls 56 % déclarent que leur travail leur apporte cette flexibilité (60 % au global). 43 % refuseraient un poste dénué de cette souplesse (42 % au global).

24 % déclarent avoir démissionné d’un poste  qui ne leur offrait pas suffisamment de latitude  en termes d’organisation  (27 % au global).

quelle progression personnelle ?
désirs de montée en compétences

La révolution numérique met en lumière le risque d’obsolescence accélérée des compétences professionnelles. Aussi  88 % des répondants souhaiteraient-ils s’engager dans des programmes de formation si l’opportunité s’en présentait. C’est vrai de toutes les générations. ll s’agit ici de faire progresser sa carrière et de mener à bien ses objectifs, tant professionnels que personnels.

De même, 84 % seraient volontaires pour s’entretenir avec un coach professionnel. De quel type d’accompagnement seraient-ils alors preneurs ? Leur tiercé gagnant : apprendre à gagner plus d’argent (60 %) ; atteindre un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée (50 %) ; progresser dans leur carrière (40 %).

À noter : près d’une personne sur deux (48 %) souhaiterait développer ses soft-skills (compétences autres que techniques, telle l’intelligence relationnelle). C’est particulièrement vrai des moins de 34 ans

Avis aux employeurs désireux de rester en tête de course : pour répondre aux attentes de vos salariés, il convient d’investir sur leur montée en compétences et un accompagnement personnalisé.

Ils ont répondu oui à cette affirmation : « je souhaiterais développer des soft-skills (capacité relationnelle, leadership…) »
18–24 ans : 56 %
25-34 ans : 55 %
35–44 ans : 51 %
45–54 ans : 44 %
55–67 ans : 34 %

Et en France ?

74 % estiment qu’il est important de se former et de progresser (76 % au global).

Leur intérêt à s’entretenir avec un coach porterait sur trois points :

  1. 61 % pour gagner plus d’argent (60 % au global)
  2. 49 % pour trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (50 % au global)
  3. 46 % pour faire progresser leur carrière auprès de leur employeur actuel (40 % au global), contre 24 % auprès d’un nouvel employeur (23 % au global)

Seuls 15 % ne voient pas l’intérêt de s’entretenir avec un coach (16 % au global).

cliquer sur l’image ci-dessous pour télécharger le randstad workmonitor 2022.

jaquette workmonitor

 

La méthodologie de l’étude

Conduite du 21 février au 13 mars 2022, cette enquête a été menée en ligne auprès de 35 000 personnes (salariés, entrepreneurs individuels ou chômeurs en recherche d’emploi âgésde 18 à 67 ans), sur trois continents (Amérique, Asie et Europe), dans 34 pays*.  Au minimum 500 personnes ont constitué chaque échantillon.

*Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Chili, Chine, Tchécoslovaquie, Danemark, France, Allemagne, Grèce, Hong Kong, Hongrie, Inde, Italie, Japon, Luxembourg, Malaisie, Mexique, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Finlande, Pologne, Portugal, Roumanie, Singapour, Espagne, Suède, Suisse, Turquie, Grande-Bretagne et Etats-Unis