Pour Michèle Marquaire, responsable de la Finance durable du groupe Randstad France, l’attentisme face à l’urgence climatique n’est pas une option. Les entreprises doivent s’engager en faveur du développement durable et faire de cette responsabilité un levier stratégique de performance. C’est le sens de l’ambition « Net Zero » du groupe Randstad : plus qu’un objectif chiffré, c’est une boussole qui guide les décisions, mobilise les collaborateurs et accompagne nos actions au service de la construction d’un avenir durable.
J’aime illustrer le défi auquel nous faisons face par l’image de la « théorie du donut ». Ce concept, développé par l’économiste Kate Raworth, dessine un cadre simple et puissant pour le développement humain : au centre, un plancher social garantissant les besoins essentiels de chacun ; à l’extérieur, un plafond environnemental constitué des neuf « limites planétaires » à ne pas franchir. L’espace d’épanouissement, à la fois sûr et juste, se trouve à l’intérieur de cet anneau.
Or, le diagnostic scientifique est sans appel : l’humanité a déjà dépassé sept de ces neuf limites vitales, du changement climatique à l’acidification des océans.
Les entreprises, à travers leurs choix en termes de production, d’innovation et de consommation, ont une responsabilité immense et un rôle déterminant à jouer. Agir n’est d’ailleurs plus un choix, mais une triple nécessité.
C’est d’abord une nécessité économique : la raréfaction des ressources naturelles impacte la rentabilité des entreprises, tandis que les risques climatiques (inondations, sécheresses) menacent directement la continuité des activités humaines.
C’est ensuite une nécessité réglementaire. Entrée en vigueur à partir de janvier 2024, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), malgré les débats qu’elle suscite, a enclenché un mouvement de fond vers plus de transparence et de redevabilité.
Enfin, et c’est peut-être le plus important, c’est une nécessité humaine. Pour attirer et fidéliser les talents, notamment les jeunes générations, nous devons prouver que notre performance ne se fait pas au détriment de leur avenir. La soutenabilité et la pérennité sont devenues indissociables.
« Le diagnostic scientifique est sans appel : l’humanité a déjà dépassé sept des neuf limites planétaires. L’heure n’est plus aux constats, mais à une action résolue et collective. »
Chez Randstad, nous avons intégré cette conviction au cœur de notre stratégie. Notre cap est clair : atteindre le zéro émission nette de carbone en 2050. Cette ambition, incarnée par notre programme mondial « Randstad Net Zero », n’est pas une simple déclaration d’intention. Elle est ancrée dans une démarche scientifique rigoureuse, validée début 2025 par les experts climat du Science Based Targets initiative (SBTi). Cette validation atteste que notre trajectoire de décarbonation est compatible avec les ambitions de l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015.
Nos objectifs intermédiaires à 2030, au niveau mondial, sont tout aussi engageants : réduire de plus de 57% nos émissions directes et indirectes liées à l’énergie (scopes 1 et 2) et de plus de 30% nos émissions sur le reste de notre chaîne de valeur (scope 3), qui représentent la part la plus significative de notre empreinte.
Le groupe Randstad a déjà réduit ses émissions globales de 32% depuis 2019. La France, qui représente 13% de ces émissions, est un contributeur clé et un véritable laboratoire d’innovations pour atteindre ces objectifs. Le plan d’action du groupe en France se concentre sur trois piliers : la mobilité, la sobriété énergétique et les achats responsables.
Sur la mobilité, nous menons une transition volontariste de notre flotte automobile. Les véhicules diesel, exclus de notre catalogue depuis 2022, ne représentent plus que 4% du parc. Parallèlement, nous avons doublé le nombre de véhicules électriques et de véhicules hybrides, qui sont désormais majoritaires.
En matière de sobriété, les résultats sont là : le groupe Randstad en France a diminué de 15% sa consommation d’électricité et de 24% sa consommation de gaz sur ses sites. Nous allons plus loin en mesurant désormais notre consommation d’eau pour identifier de nouveaux leviers d’action. Cet effort est porté au quotidien par nos collaborateurs, de plus en plus nombreux à être sensibilisés via des initiatives comme la « Fresque du Climat ».
Enfin, nos achats sont un puissant levier de réduction de nos émissions carbone. Le groupe travaille main dans la main avec ses partenaires pour promouvoir des pratiques plus durables. Aujourd’hui, en France, 82% des fournisseurs ont signé le code de conduite du groupe, s’engageant à ses côtés sur des critères environnementaux et sociaux.
« La finance durable n’est pas un centre de coût, c’est le moteur qui alimente une création de valeur plus résiliente, plus juste et plus pérenne. »
Le fait que notre programme mondial « Net Zero » soit parrainé par Jorge Vazquez, Directeur financier du Groupe, est un signal fort. Il démontre que la performance extra-financière est positionnée au même niveau d’exigence que la performance financière. C’est précisément la mission des équipes Finance durable, en France comme partout dans le monde : collecter, fiabiliser et analyser les données qui permettent de modéliser nos trajectoires et de piloter le déploiement du programme. La finance durable n’est pas un centre de coût, c’est le moteur qui alimente une création de valeur plus résiliente, plus juste et plus pérenne.
le programme mondial « Randstad road to net zero » en chiffres.
Objectifs à l’horizon 2030 Objectif à l’horizon 2050 atteindre la neutralité carbone. Résultats déjà atteints A l’échelle globale : En France :
– réduction de 57% des émissions de CO2 sur les scopes 1 et 2 (consommations directes d’énergie)
– réduction de 30% des émissions de CO2 sur le scope 3 (consommations indirectes via les fournisseurs)
– réduction de 32% des émissions de carbone à l’échelle globale depuis 2019
– baisse de 15% de notre consommation d’électricité entre 2023 et 2024
– doublement du nombre de véhicules électriques dans le parc automobile
– 82% : la proportion de fournisseurs ayant signé le code de conduite du groupe pour des achats plus responsables
– 500+ : le nombre de collaborateurs sensibilisés aux enjeux climatiques grâce à la « Fresque du Climat »
